vendredi 18 avril 2008

Humo-dite fumée !

[ceci est pour rassurer mes proches : malgrès tout ces évènements qui nous chamboulent tout, je garde des valeurs, et ne sais ainsi toujours pas prendre des photos droites]

Un jour, plutôt du soir, on sort du boulot, et la lumière teinte étrange. En même temps, ici le soleil divague et les rayons crépusculaires comme de l'aube ont tendance à nous étaler de la palette sur les mirettes. Alors, bon, ne se doute de rien, saute dans le métro (ce qui demande un habile entraînement pour gérer à la fois la descente de l'escalier et le passage de la tournette, je vous montrerais un jour), et rentre tranquillement chez soi.
Et le frisé, pour son premier jour dans notre ciudad déjà se plaint : que c'est pollué chez toi, regarde ce smog . SMO-koi? Un pokémon non ? C'est pas ainsi d'habitude, promis, juré, enfumé.


Puis le soir, pire encore, voilà que de la Plaza de Mayo on ne voit plus l'Obélisque ! Ils l'ont quand même pas enlevé sans nous le dire ? Un attentat sur une colonne plus phallique qu'esthetique, ça serait du projet pas bien malin quand même. Alors, diantre, qu'est ce qu'il se passe ici ? Le jour fini de tomber à la renverse, le soleil est passé de l'autre côté de la terre, et après une ambiance apocalyptique, voilà qu'on ne voit plus à 50mètres.
On dirait du citron dans les yeux, on suffoque un peu. Ca aurait des airs de parilla [barbec ] géante tout ce bordel, mais où l'asador, ô infamie, se serait endormi .


[l'obélisque en question, il devrait être proéminent dans l'allée de droite]


Buenos Aires n'a jamais si mal porté son nom. Nous voilà depuis deux jours nous mouvant dans une brume épaisse, on dirait des reconstitution des quais londoniens au XIXè siècle, une odeur de grillades en plus, sans les herbes de provence néanmoins. On croirait nager des fois, mais pas d'apnée possible. Quand le vent tourne (et que les cloches sonnent ?), on se sent revivre, on se dégage du nuage, mais il revient, le vil fourbe.

[ plus élégamment illustré ici ]

Autre fourbe, le gouvernement qui a eu bien vite fait de faire endosser la responsabilité de ces incendies aux agriculteurs du delta cherchant à fertiliser leurs terres. Après un mois de crise entre le pouvoir et les paysans, de telles affirmations (même si elles s'avéraient véridiques) c'est souffler sur les braises au lieu de pisser sur la flamme. Et j'attends celui qui me répondra qu'il n'y a pas de fumée sans feu .

Quand certains nous parlent de geler la place du capitole, j'ai d'autres projets ici. Si tous les gens lassés de notre nuage se retrouvaient sur la Plaza de Mayo pour souffler et souffler encore, et faire dégager ce putain de nuage afuera, voire plus loins encore, vous viendriez ?

2 commentaires:

Marysme a dit…

le projet de soufflage je suis pour, mais vous trompez pas de côté parce que de l'autre côté du rio de la plata, on a rien demandé non plus et on a déjà eu notre lot d'humo!

KaT a dit…

Il n'y a pas de fumée sans feu.

(voilà, grâce à moi, t'attends plus !)