mardi 1 juillet 2008

D'absences ...





Ya está les enfants : Stefy partie hier, je suis la dernière des trois à BAs. Je traîne encore leur absence, par réflexe, mais je cours devant.
Passons, passons, plutôt racontons.
Non, évitons le sujet des despedidas, qui tombent à tout va. Ici et outre-Andes, même combat on dirait. La
mienne sera multiple, on va tirer la locura sur les dix derniers jours.

Une semaine creuse, à perdre nos derniers temps ensemble à rapper notre stage en rythme pour la rue d'Astorg. Je commence à voir le bout du tunnel, ça m'aura encore volé une bonne semaine de vie.

Bref. Ce dimanche était son ultime vrai jour. On a donc du le faire exister, ce qui demande de monstres efforts. Généralement nos dimanche ici commencent à 15heures. A 17heures un tour à la féria nou comble de bonheur, offrant l'impression d'une journée intense. Et déjà c'est le soir, et ça finit au Territorio, tout les bonnes choses y ont une fin.

Mais il fallait faire de ce dimanche quelque chose, lui offrir une gueule respectable de dernier jour, le faire
bourgeon de souvenirs. Alors on a pris le métro vers mas alla que jamais, vers le stade de River Plate pour un drôle d'évènement. Drôle en rien hilarant, plutôt surprenant. La Otra Final : le match pour la vie et les droits de l'homme , un match d'hommage aux disparus de la dictature, entre une marche et des concerts.




La Otra Final, parcequ'en 1978 la Coupe du Monde de football se déroulait en Argentine. Les médias internationaux étaient donc braqués sur le pays, prêts à voir l'albiceleste remporter à domicile et pour la première fois de son histoire le trophée. Si le résultat de la finale contre les Pays-Bas match fût controversé pour cause pour des bassesses d'arbitrage peu étonnantes quant on connaît les enjeux du football ici, on oubliera facilement que cette Coupe du Monde s'est tenue sous la dictature, les gouvernements militaires se succédant à la tête du pays depuis déjà deux ans.
On estime à 30 000 le nombre d' argentins disparus entre 1976 et 1983, durant cette guerre sale. Les mères ne tournent plus les jeudi sur la Plaza de Mayo, mais les mobilisations continuent. Un périodique, une radio, les associations de famille de victimes diffusent toujours leur message, esperant encore que les archives seront ouvertes leur jetant à la face des informations sur le devenu de leurs disparus.



La Otra Final était donc l'occasion une fois de plus de mettre à l'honneur ces victimes de l'histoire si tragique mais pas si ancienne du pays. La marche des associations de familles de disparus et des bonnes âmes
sympathisantes s'est achevée au stade, la banderole imprimée des photos des disparus déroulée sur toute la longueur du terrain. Les noms de tous ceux disparus seulement pendant ce mois de Juin 1978 résonnant dans le stade à moitié vide. Ensuite sur le terrain, deux équipes composées à la fois de joueurs espoirs des selections nationales, et des vieux, ceux qui ont joué la Coupe du Monde 1978 sous les couleurs de l'Argentine.
Ils ont beaucoup moins de cheveux, traînent leurs kilos nouveaux et leur souffle de type qui vit bien plus cigarillo-parilla-cervecita qu'avant. Le premier sort après 3minute de jeu, sous les applaudissements. La partie semble se jouer au ralenti. Une banderole étendue sur une tribune vide rappelle l'absence de ceux qu'on célèbre. Ils semblent être là, occupant ces sièges vides, regardant le match qui tente de se jouer en bas.



Dans les gradins occupés, les slogans ne sont pas non plus ceux d'un match habituel : "el que no salta es un militar"

Un match nul 1-1, des hommages successifs balancés à plein volume, une foule qui répond "presentes" pour les 30 000 qui ne le sont plus. Puis des artistes venus prouver leur hommage en musique se succèdent sur une scène perdue sur la pelouse, le public contraint de rester dans les gradins apprécie de loin.


C'était juste si argentin, cette autre finale du dernier dimanche. Une organisation désastreuse a fait que ce qui aurait pu être une grandiose manifestation ressemblait plus à un meeting de famille, la communication trop alternative ne déplace pas les foules. Un mélange figé de gravité et d'envie de plus loin, de cette lueur étrange qu'on retrouve souvent dans les yeux des anciens ici, ceux qui l'ont vécu, cette histoire, ce récent passé. Ici on avance sans oublier, rien.
Il y aura-t-il une autre finale en 2038 en Chine ?



Tu crois aux fantomes? Nous on va au stade avec eux.



Une fois de plus donc, on s'est pris la réalité argentine droit dessus. Mais on s'y fait, asi es la vida, ça ne plombe plus, ça rappelle au vrai, à l'envie de vie. Ce match, ces concerts, un dernier coucher de soleil sur le nuage de pollution porteña, une dernière cena (au Territorio vous vous en doutiez ), et une fin de nuit à la casa Martinsen évidemment, chez moi c'était chez nous.


Nos vemos à Arnaud B Stefi.
Et mine de pneu, c'est bientôt à moi, qu'est-ce que je fous ici ?

2 commentaires:

Maëlle a dit…

il me semble que les roues tournent si.. ce qui peut etre trés compliqué si elles ne font que ca d'ailleurs. despedida de jail, j'arrive!! viernes o sabado? (car j'ai une amie argentine qui a vécu 6 mois chez moi en France qu'il me tarde de revoir aussi!!!!!!!)

Julie d'Ailleurs a dit…

Todavia no sé, viernes pienso pero puede cambiar... somos malos con la organizacion a casa. Igual, ella podrá venir también si quiere ...
i nos vemos pronto !