vendredi 21 novembre 2008

Ya está

Che, c'est l'hiver, il pleut, on tremble.
En plus la tête est lourde. Hier une inauguration de mauvais vin institutionnalisée. Fête nationale, exception culturelle, blabla, glouglou. C'est aussi ça la France, de l'ordre dans la locura.

Alors je porte le poids de mes cheveux et de mes frasques sur ma bouille, mais les doigts voguent encore un peu.
Ça va. Bien. J'ai des projets et des rêves de lendemain. Et j'ai des creux et des crêtes. Je suis vague de mon plein gré.
Je vais vous pondre du nostalgique à l'argentine. C'est ainsi que ça marche là-bas. Que ça danse aussi. Un grand sourire et des yeux tristes.

J'aurai du faire ça plus tôt.
Quand on a trouvé le même soir où acheter du Fernet à Toulouse, et des boludos expatriés à l'accent chuintant avec qui le partager. Comme ça par hasard, par signe.
Ou quand on attendait nos gens en bas de l'école avec le thermos sous le bras, le maté à la bouche. Au soleil, comme ça paraissait normal.
Ou quand on, yo y las de siempre, s'échappait une après-midi dans une salle obscure et utopique. On n'avait prévenu personne, ça ne les intéresserai pas. Y'avait que nous pour se faire secouer le sternum par un documentaire sur des vieux tangueros qui s'y remettaient des années après, et trainaient leur classe en musique et avec l'accent.

J'avais tous ces moments et bien d'autres, transitions idéales vers le retour à ma routine étudiante toulousaine.
Mais non. C'est maintenant. Que je vous salue mes salauds, et que je reviendrai. Ojalà.

Sur mes chemins maintenant, il y a ça comme avant les dimanches soirs à 20h, et jeudi à 17h. Et puis par là aussi, c'est un journal, ça s'appelle L'Amiante, ça se trouve à Toulouse et plus loin.
Edit 2010 : et puis radiocktail, un nouveau projet.


Julie descendit de son perchoir.

Mais une mêche de cheveux accrochée aux étoiles, elle resta suspendue a la certitude de pouvoir un jour s'y accrocher pour remonter.

Porteña va !

samedi 23 août 2008

Fin

lun. 25 août 08

Buenos Aires (EZE)
Départ 17:05
- Paris (CDG)
Arrivée 11:00 +1 jour
Terminal 2E
11 092 km

Durée : 12 h 55 min

Air France
Vol : 415

Classe Economie, 772 - BOEING 777/200



Distance totale : 11 092 km
Durée totale : 12 h 55 min


6 mois déjà
Je me vide.
Je vais comme ca
Mais je reviens, et je reviendrai.

jeudi 7 août 2008

Ici

J'accuse le retard. Oui c'est de sa faute.

J´avoue quant à moi, avoir perdu toute notion de temps et de lieu.
Je vous envoie une liste de nos pauses, je ne veux pas revenir dessus pour l'instant. On va toujours plus de l´avant. Vers le Nord amiguitos.

Il y a donc eu Catamarca, Tafi del Valle, Amaicha, Cafayate, Salta, Humahuaca, Iruya...
Puis hier une frontière et une fête nationale Villazon, Tupiza et aujourd'hui Uyuni.

A ces noms de lieux devraient s'ajouter des adjectifs fantastiques et une autre liste, beaucoup plus longue, de prénoms : les rencontrés voire suivis au bord du chemin avec joie ...

On approche de La Paz, qui sera notre plus haut sous toutes ses dimensions.
Et si les cybers cafés boliviens sont plus forts que les argentins, ya moyen qu´ici s'actualise. Sinon, à BAs, peut-être ...

mercredi 23 juillet 2008

Viaje, une semaine : on a quitté le sud

On a dit au revoir à notre cabane, notre hôte, ses chiens. Et à ce bout d'Ande qui me manquait déja à peine montée dans le bus. Un bus en début d'aprem, ca veut dire pas mal d'heures de jour pour baver sur la vitre devant le beau tout autour. Des lacs, des sommets, des canyons, de la pampa, des lumières, et tant de photos avec les yeux comme dirait l'autre. Ma bouche y a choppé un tic, elle fait "Wow" à tout va.
Remontons donc la motié du pays, pour une pause à Mendoza, étape de fuite vers le Nord.
Arrivée dans le grisonnant, humeur du matin qui résiste mal aux assaults des assaillants VRP qui dès la sortie du collectivo cherchent à te vendre leur auberge qui forcément est la meilleure. L'un offre le petit dej, l'autre le transport, l'autre le vin à volonté ... On finit, lassées, par en suivre un dans un hostel, oú on ne restera qu'une demi heure, trop pleine de yanquis tout propres, de gens qui ne baragouinent qu'anglais et de seuls projets de fête entre étrangers. On n'est pas la pour ca. On rechausse les mochillas, on traverse la place, et nous voila dans une grande batisse de bois, des lits libres, une douche chaude, c'est reparti.

Mais Mendoza m'a décue. En fait non, je n'attendais pas tant d'elle, mais après une première semaine de voyage dans le si -ou-si-fou-si-beau, arriver dans ce bled aux airs et accents de Santiago(del Chile) c'est du fade dans la gueule. Je cherche encore les montagnes, les queues de baleines, les lacs, la neige ...


P'tet que j'ai oublié un peu de moi avec mon écharpe dans notre cabane du Bolson, ptet juste(sûrement) que c'est une ville d'étequi en juillet se fâne et se creuse. Une pourtant belle auberge, un très bon repas, des gens sympas, mais je reste loin d´être convaincu.
Pareil, à retenter l'été.

Après avoir fomenter divers projets d'excursions dans l'autour, on a finalement choisi de ne pas perdre ni de temps, ni le Nord. On le veut vite et haut.
On part ce soir pour Catamarca, à peine 10 heures de route, et premier bond dans le tout en haut qu'on est venues chercher.

vendredi 18 juillet 2008

Viaje 4: El Bolsón

Aca estamos.
Je flemme des mots, je reviendrai vous conter ca plus tard. On reste ici au moins jusque lundi, dans notre cabane en bois au fond du jardin d'un vieux hippie, entre le potager, les hamacs, les chiens et la rivière si près.




EDIT : On y est resté trois nuits, dans notre cabane au fond du jardin de Nahuel Porro, ses yeux bleus rivières, ses animaux en coloc et le poele à gaz qui s'éteignait à tout souffle, nous faisant développer des merveilles d'imagination pour créer des sources de chaleurs au Ranchito, de la sequestration de chat aux casseroles d'eau bouillantes. Elo a vu ses 21ans fêtés dignement et follement, comme il faut dans ce beau trou du monde. J'ai oublié que j'avais peur des chiens. On a fait la course avec les poules, et la rivière, écouté de la musique des Indes dans les Andes, dansé irlandais, fait de la soupe et des crèpes.


On y venait sous les conseils orientés de mon collegue Rodri, qu'on n'a finalement pas vu. Et peu importe au final, on a eu la Onda du Bolson, on a compris pourquoi beaucoup nous affirment sans concertation que c'est un des plus beaux endroits du monde. Sans l'époustouflance de Barriloche et ses lacs, Bolson brille pourtant autant. On reviendra pour sur, en été cette fois.

Viaje : Jour 3: Gaiman

On part à 21heurs pour le Bolson, aussi une journée de libre.
On enchaîne donc les bus, Trelew puis Gaiman pour aller dans cette ville, vestige supposé des colons gallois débarqués dans le coin. Des comme moi finalement : gallois, pas gallo, mais celtiques ma foi !
Pour ville on trouve un bled, du vent, des buissons qui tournent comme dans les western et une place du village à la Hot Fuzz. 15 heures c'est l'ouverture des Casas de té, ce pourquoi on est venu. On évite la plus renommée, où la Lady Di était venue siro-ther il y a quelques annés (bien que de l'imaginer dans ce trou du trou du monde soit hilarant).


Ca a beau être tout reconstitué mais on veut y croire, un thé so brittish, des tortas plus bonnes les unes que les autres ( a part la jelly de framboise, flubber rosatre qu'on a soigneusement évité), des chants grégoriens, du kistch et rekistch. On ne croyait déjà plus au temps, là on oublie lieux et distances. Le soleil pointe un peu trop pourtant on s'y croirait chez nos voisins anglus.
Quelques heures de bus encore pour digérer et retour à Madryn chercher les sacs. Ce soir on travers le pays, de l'océan vers les Andes.

mercredi 16 juillet 2008

Viaje : Peninsula Valdés



Il y en a qui dise qu'il y a quelques jours encore on était à BAs.
Ceux là je ne les crois pas.

On est hors. Du temps, de l'espace, des repères. Des mots aussi, qui ne suffisent pas ou plus.
Ici on confond ciel et terre pour se donner l'impression que le monde est plus vaste encore.
On chuchote aux baleines. Elles nous narguaient depuis la plage, alors on est allé les saluer, nous voilà potes.On cherche le bout de l'horizon en courant à toute berzingue vers lui. On se demande quand tant de beau s'arrêtera, et la question reste en suspend. On s'endort sur une route de pampa, seule varie la faune qu'on croise. On se réveille un peu ou beaucoup plus après, et rien ne semble avoir changé. Ou tout. Je ne sais plus.
On continue de vivre au rythme du soleil, trois jours maintenant que nous assistons aux rituels levers et couchers du Brillant.
On respire mieux. Ca sent la mer, la vase, les algues, la baleine, les moutons, ... BAs trainait son odeur de viande grillée qui avait fini par me séduire, me ravir mais aussi m'endormir les narine. Je re-sens, je ressens.

Vous avez compris, on s'en met plein plein les yeux. Les oreilles aussi.
Le silence me stresse d'habitude, mais ici je l'aime, je le comprend, enfin .





A bientôt

dimanche 6 juillet 2008

Nous noctambul(l)ons



Certains osaient avancer que la locura* s'était évaporée, une fois le trio délié.
Nous avons du prouver qu'il n'en était rien. Ô sourires convaincus, on les a eu.
Une nuit sans prétention initiale, entre tartiflette, accessoires de clown, danse à tourne-va, perchoir, lever de soleil et maté sur les toits ...
Et toujours ces abrazos, ya pas qu'aux Stazunis qu'on hug, les bras refuges et les "tu me manqueras". Inévitables, à notre bon cœur.

"Vous viendrez en Europe ? Ouai on ira, chez toi, chez Ju, et on voyagera ensemble et ..."

Des paroles nocturne, des projets qui disparaîtront sûrement une fois les étoiles planquées de nouveau dans le bleu-nuage. Pas grave, on s'en fait vérité d'une nuit, et déjà ça suffit.

C'était une très longue nuit, et on aurait voulu la faire durer encore beaucoup plus. J'aurais pu m'en aller loin le lendemain, avec l'impression d'avoir vécu le meilleur. Un vrai beau moment.
Il reste une semaine, on en fabriquera d'autres. On a des mains et des idées. On peut.








Buenos Aires querida, sepalo : todavía estamos !

*locura : folie, la notre.

vendredi 4 juillet 2008

i Volvieron Los Fabulosos Cadillacs !

Je parlais dans le dernier post de la difficulté des argentins à communiquer efficacement sur leurs évènements qui du coup n'en deviennent pas vraiment. J'efface ces allégations et on recommence. Mardi soir, ils m'ont prouvé à grand paf que je parle toujours trop vite.

Arrivée en fin de matinée au bureau, l'information est déjà arrivée jusqu'ici : les Fabulosos Cadillacs, à Buenos Aires, ce soir. En verdad? ¡ Si, parece ! Ces géniales bagnoles n'ont rien à envier à nos Fabulous Trobadours, ceux qui hantent notre barrio toulousain trainant leurs airs occitannants, avec tout le respect que je peux leur devoir en tant que voisine(car oui, il font danser, dans les salles,dans les prés, dans la rue, et ça j'aime ). Les Fabulosos Cadillacs, c'est un monument du rock nacional, de ceux qui ont réintroduit de l'énergie dans la culture argentine, ravivant le pays après la dictature. Séparés depuis 2002 pour volonté de carrière solo, diminués par la mort en avril dernier de Rotblat leur percussioniste, les Cadillacs tendaient déjà vers un statut de légende urbaine naphtalinée.

Et puis il y a eu le mois de Juin, l'annonce d'une nouvelle tournée, devant commencer par une date à Mexico en septembre. Et 30 000 entrées vendues en deux jours pour ce show de retour dans la capitale mexicaine.

Leur grand retour à Buenos Aires fut annoncé quelques jours plus tard : en décembre au stade de Riverplate (ouai, celui où on s'est traîné un dernier dimanche de juin).


Mais depuis quelques semaines déjà, la rumeur courait le net, ils repasseraient pas Buenos Aires avant. Leur site internet ne s'ouvrait plus que sur une animation basées sur le graphisme de leur prochain album, accompagné de ces maigres données : “ 01 07 2008, Yo te avisé

Yo te avisé, “je t'ai prévenu”, du nom de leur second album, sorti (tout comme moi) en 87.

Et des vidéos, extraits de live, ces quelques mentions, nada mas. Les inconditionnels étaient à l'affut d'infos qui ne filtraient pourtant pas. Le 1er juillet étant le jour de l'ouverture de la billeterie du concert de décembre, les pessimistes en voyaient en ces indices qu'un effet d'annonce pour tenter d'exploser le record des ventes mexicaines.


Le premier juillet à minuit, le site changeait sa présentation, rajoutant une ligne de texte : “planetario de Buenos Aires, 18h”. Mardi matin, tout porteño aux oreilles attentives savait. Des avatars MSN, des groupes Facebook, des annonces radios : les Fabulous Cadillacs devait jouer le soir même au Planetarium en concert gratuit. J'ai du recevoir 3 mails “no puedo estar, pero “yo te avisé” .

Merci pour l'info. J'y cours.

A 17h, il y a déjà foule au planétarium. La scène est en plein air, on fait semblant d'être en été, en ce premier jour de Juillet qui serait un début Janvier dans l'hémisphère d'en-haut.

L'esplanade sera comble une demi heure plus tard. Et encore un tour d'horloge plus loin, aux premiers accords, chaque spectateur ne devait plus disposer d'un espace vital de 20 cm2 maximum, avec un air frais inexistant en dessous de 2 mètres du sol. Tout n'était que poussière, pieds en l'air et poudre de jump. Plus fort que des Marcel sous chapital, des Ska P aux Art Rock et même des Muse aux Vieilles Charrues. Mon pire pogo du monde les enfants, j'en skunke encore.

Ndlr : Evidemment ce genre de surprise ne peut arriver qu'un jours où j'ai oublié de mettre une ceinture sur ce pantalon qui tombe, quand qui plus-est ce même pantalon part en lambeau en bas (la faute n'est pas à mettre sur ma taille s'il te plaît, c'est lui, vriament, qui est trop long) et quand bien sûr je trimballe mon ordi sur le dos car sortant du boulot. Les conditions étant loin d'être optimale, j'ai fui les 10 premiers rang dès la troisieme chanson. 10minutes plus tard peut-être je réussissait à sortir de la masse hyperbondissante, à réépauler mon sac à dos, et enfin pouvoir dansouiller en contrôlant mes mouvements.


Un set court, mais des plus efficaces : 7 chansons (Je devais être la seule à ne pas connaître les paroles par coeur.), dont une nouvelle :

  • Manuel Santillan, el León
    - Mi novia se cayó en un pozo ciego
    - Demasiada Presión
    - Siguiendo la luna
    - Mal Bicho
    - la nouvelle
    - El satanico Dr. Cadillac



Une heure d'errance en ville ensuite pour m'en remettre, et parvenir à penser qu'il faudrait peut-être rentrer chez moi. C'était fou comme un plan New Yorkais, ah la belle époque, bon comme un festival breton, mais où le public aurait su danser, et non seulement tituber.

L'histoire ne dit pas encore combien de places pour le concert de River ont été vendues après ce concert, mais l'opération a été pour sur réussie, du pur buzz à l'américaine tinté d'un accent latin. Oui les Soda Stereo avaient fait la même ou presque l'an passé (de Me veràs volver à Yo te avisé, ya du semblant) . Mais ma toute petite personne égocentrée s'en fout, car cette année là, je n'y étais pas !


Ndlr 2 : Toi qui me lis, si tu es à Buenos Aires en décembre, tu n'as juste pas le droit de perdre ce concert, i Mal Bicho que tu serais !!

mardi 1 juillet 2008

D'absences ...





Ya está les enfants : Stefy partie hier, je suis la dernière des trois à BAs. Je traîne encore leur absence, par réflexe, mais je cours devant.
Passons, passons, plutôt racontons.
Non, évitons le sujet des despedidas, qui tombent à tout va. Ici et outre-Andes, même combat on dirait. La
mienne sera multiple, on va tirer la locura sur les dix derniers jours.

Une semaine creuse, à perdre nos derniers temps ensemble à rapper notre stage en rythme pour la rue d'Astorg. Je commence à voir le bout du tunnel, ça m'aura encore volé une bonne semaine de vie.

Bref. Ce dimanche était son ultime vrai jour. On a donc du le faire exister, ce qui demande de monstres efforts. Généralement nos dimanche ici commencent à 15heures. A 17heures un tour à la féria nou comble de bonheur, offrant l'impression d'une journée intense. Et déjà c'est le soir, et ça finit au Territorio, tout les bonnes choses y ont une fin.

Mais il fallait faire de ce dimanche quelque chose, lui offrir une gueule respectable de dernier jour, le faire
bourgeon de souvenirs. Alors on a pris le métro vers mas alla que jamais, vers le stade de River Plate pour un drôle d'évènement. Drôle en rien hilarant, plutôt surprenant. La Otra Final : le match pour la vie et les droits de l'homme , un match d'hommage aux disparus de la dictature, entre une marche et des concerts.




La Otra Final, parcequ'en 1978 la Coupe du Monde de football se déroulait en Argentine. Les médias internationaux étaient donc braqués sur le pays, prêts à voir l'albiceleste remporter à domicile et pour la première fois de son histoire le trophée. Si le résultat de la finale contre les Pays-Bas match fût controversé pour cause pour des bassesses d'arbitrage peu étonnantes quant on connaît les enjeux du football ici, on oubliera facilement que cette Coupe du Monde s'est tenue sous la dictature, les gouvernements militaires se succédant à la tête du pays depuis déjà deux ans.
On estime à 30 000 le nombre d' argentins disparus entre 1976 et 1983, durant cette guerre sale. Les mères ne tournent plus les jeudi sur la Plaza de Mayo, mais les mobilisations continuent. Un périodique, une radio, les associations de famille de victimes diffusent toujours leur message, esperant encore que les archives seront ouvertes leur jetant à la face des informations sur le devenu de leurs disparus.



La Otra Final était donc l'occasion une fois de plus de mettre à l'honneur ces victimes de l'histoire si tragique mais pas si ancienne du pays. La marche des associations de familles de disparus et des bonnes âmes
sympathisantes s'est achevée au stade, la banderole imprimée des photos des disparus déroulée sur toute la longueur du terrain. Les noms de tous ceux disparus seulement pendant ce mois de Juin 1978 résonnant dans le stade à moitié vide. Ensuite sur le terrain, deux équipes composées à la fois de joueurs espoirs des selections nationales, et des vieux, ceux qui ont joué la Coupe du Monde 1978 sous les couleurs de l'Argentine.
Ils ont beaucoup moins de cheveux, traînent leurs kilos nouveaux et leur souffle de type qui vit bien plus cigarillo-parilla-cervecita qu'avant. Le premier sort après 3minute de jeu, sous les applaudissements. La partie semble se jouer au ralenti. Une banderole étendue sur une tribune vide rappelle l'absence de ceux qu'on célèbre. Ils semblent être là, occupant ces sièges vides, regardant le match qui tente de se jouer en bas.



Dans les gradins occupés, les slogans ne sont pas non plus ceux d'un match habituel : "el que no salta es un militar"

Un match nul 1-1, des hommages successifs balancés à plein volume, une foule qui répond "presentes" pour les 30 000 qui ne le sont plus. Puis des artistes venus prouver leur hommage en musique se succèdent sur une scène perdue sur la pelouse, le public contraint de rester dans les gradins apprécie de loin.


C'était juste si argentin, cette autre finale du dernier dimanche. Une organisation désastreuse a fait que ce qui aurait pu être une grandiose manifestation ressemblait plus à un meeting de famille, la communication trop alternative ne déplace pas les foules. Un mélange figé de gravité et d'envie de plus loin, de cette lueur étrange qu'on retrouve souvent dans les yeux des anciens ici, ceux qui l'ont vécu, cette histoire, ce récent passé. Ici on avance sans oublier, rien.
Il y aura-t-il une autre finale en 2038 en Chine ?



Tu crois aux fantomes? Nous on va au stade avec eux.



Une fois de plus donc, on s'est pris la réalité argentine droit dessus. Mais on s'y fait, asi es la vida, ça ne plombe plus, ça rappelle au vrai, à l'envie de vie. Ce match, ces concerts, un dernier coucher de soleil sur le nuage de pollution porteña, une dernière cena (au Territorio vous vous en doutiez ), et une fin de nuit à la casa Martinsen évidemment, chez moi c'était chez nous.


Nos vemos à Arnaud B Stefi.
Et mine de pneu, c'est bientôt à moi, qu'est-ce que je fous ici ?